Le business du bio, un nouvel eldorado ?
Le business du bio, un nouvel eldorado ?
Bienvenue dans le business du bio, un commerce juteux ! La France est le 3e marché mondial après les Etats-Unis et l’Allemagne. Des agriculteurs qui ne connaissent pas la crise, des produits qui aiguisent les appétits des distributeurs et font saliver les consommateurs…
Le bio lui a rapporté 5,75 milliards d’euros en 2015. Il représente aujourd’hui 20% de la consommation française.
Une aubaine pour les agriculteurs. Étranglés financièrement par la pression des marchés et de la grande distribution notamment qui sont de plus en plus nombreux à envisager une conversion vers le bio.
L’agriculture Française comptait 31 880 producteurs biologiques, (+ 10 % par rapport à fin 2015).
En fin d’année 2016, les surfaces cultivées selon le mode biologique représentaient plus de 1,5 millions d’hectares, (soit 20% d’augmentation par rapport à 2015) !
Cet engouement vient d’abord des consommateurs qui ne sont pas uniquement des bobos, issus des catégories sociales supérieures, mais aussi des personnes surtout désireuses de privilégier leur santé, l’environnement et le goût, passé 40 ans.
Seuls les étudiants, souvent désargentés, et les personnes discriminées par le prix… y échappent encore.
82% des Français disent faire confiance aux produits de l’agriculture biologique et 90% déclarent privilégier les produits écoresponsables dans leurs actes d’achat.
Car il n’y a pas que l’agriculture concernée par le business du bio. Les cosmétiques, produits d’entretien, santé/diététique connaissent aujourd’hui un essor important.
Le bio est donc en pleine démocratisation grâce aux grandes enseignes, qui écoulent aujourd’hui 45 % des produits agricoles... Les circuits courts ont aussi le vent en poupe, avec une philosophie radicalement différente, créer un lien direct entre producteur et consommateur par le biais des AMAP par exemple. Cette vente directe des produits bios est en progression de 20%, même si ce mode de distribution ne représente que 14 % de la distribution totale.
Quant aux enseignes spécialisées, elles pèsent aussi 37 % du marché et voient leurs ventes augmenter de 17 %.
La filière bio fait donc recette. Elle est même promise à un bel avenir si l’on regarde du côté de la restauration collective. En 2020, 20% des achats publics de produits pour les cantines scolaires devront être bio !
Alors tout le monde il est bio, tout le monde il est gentil ? Pas vraiment ! Avec cet essor se pose la question de la multiplication des labels, de la fraude et du risque que fait peser une industrialisation trop poussée.
Le label AB, le plus connu, est devenu moins exigeant pour s’adapter à la législation européenne, plus laxiste sur la présence d’OGM et de pesticides. Le cahier des charges du label AB autorise jusqu’à 4,99% d’ingrédients non biologiques et jusqu’à 09% d’OGM « accidentels ». Et puis le bio n’est pas forcément équitable !
Du coup, des labels privés, au cahier des charges plus exigeant, se sont développés, comme Ecocert, Demeter ou Nature et progrès, et d’autres qui ne sont en fait que de la publicité mensongère, porté par des lobbys industriels, sans réellement préserver l’environnement (MSC par exemple).
Au risque de tuer la poule aux œufs bios !
Date de dernière mise à jour : 05/03/2017